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Mon Blog Défense

lundi 25 juin 2012

Reprise en main du blog

Mes lecteurs l'auront remarqué, depuis quelques mois le blog, qui a fêté ses 4 ans en février dernier, a un rythme de publication plus qu'aléatoire, avec principalement des annonces d'évènements et la reprise d'articles que je publie sur Alliance Géostratégique (Chroniques mensuelles Industrie et BD).

Cela est dû à plusieurs choses, principalement mes occupations annexes, ainsi qu'un manque de disponibilité mentale pour écrire des billets de fond sur la défense, la sécurité, le militaire...

Mais j'espère bien que tout ceci n'est que temporaire, et je compte bien reprendre une activité "normale" (comme en 2009 - 2010 avec une vingtaines de posts par mois) prochainement, au plus tard à la rentrée de septembre.

Merci de votre fidélité !

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dimanche 24 juin 2012

Défense et des bulles – juin 2012 : Notre mère la guerre de Kris et Maël


J'ai eu un gros coup de coeur pour le premier tome (« Première complainte ») de Notre mère la guerre, par Kris au scénario et Maël au dessin. Certes, j'ai un faible pour les BD traitant de la Première Guerre Mondiale (voir par exemple Le soldat inconnu vivant), mais celle-ci vaut vraiment le détour.
Janvier 1915, sur le front de la der des ders, en Champagne pouilleuse, l'histoire rencontre l'Histoire quand trois femmes sont retrouvées assassinées, toutes avec une lettre d'adieu signée de la main de leur meurtrier.

Le lieutenant Vialatte, gendarme originaire du Sud-Ouest (Tarn-et-Garonne), catholique et humaniste, amateur de Péguy et qui a grandi avec une image « romantique », selon ses propres termes, de la guerre, est chargé de l'enquête. Il se heurte rapidement à l'Etat-Major, qui veut rapidement clore l'affaire, mais également aux Poilus, qui voient d'un mauvais oeil un « cogne » de l'arrière venir les accuser de meurtre, alors qu'ils tentent tous les jours de survivre à l'hiver rigoureux et aux obus allemands.
La barrière qui le sépare des autres personnages est ainsi explicitée par un échange avec un capitaine d'infanterie :
- Mais lui a-t-on dit, à votre général, que les gendarmes sont des militaires ?
- Des militaires, oui... mais pas des soldats..
Au travers du lieutenant Vialatte, le lecteur découvre progressivement le quotidien de la ligne de front, entre échanges de tirs avec le camp adverse, stress post-traumatique et cambriolages des tranchées pendant les phases de repli. Le dessin et l'encrage particulièrement léchés contribuent fortement à créer une atmosphère sombre voire désespérée, synthèse réussie des genres du polar noir et du récit de guerre. Les dialogues, remplis d'argots régionaux et d'époque, sont particulièrement vivants et colorés. Les allusions politiques restent subtiles, notamment lors des échanges entre le gendarme et un caporal « internationaliste » mais consciencieux et dévoué à ses hommes (il faut dire que depuis août 1914 « le socialisme s'est découvert patriote »). Le style est très différent de celui d'un Tardi (Putain de guerre !) mais l'effet est tout aussi fort.
Certes, depuis un certain temps les films, documentaires, romans et bandes-dessinées sur la Grande Guerre s'accumulent, en véhiculant plus ou moins le même type de message, mais on lit d'une traite l'histoire de cet idéaliste qui tente de préserver la dignité humaine et la recherche de la vérité au milieu de l'enfer. Particulièrement quand il s'entend dire par un pauvre bougre envoyé en première ligne, en référence à la mort de Gavroche dans Les Misérables :
Les livres mentent. Et ceux d'Hugo en premier. Quand on meurt, sur la barricade ou dans la tranchée, on ne chante pas. On chie dans son froc.
Je viens de me plonger dans le deuxième tome, qui commence par une séquence assez "graphique" (calque de l'anglais) illustrant une offensive, que l'on peut résumer par le dialogue suivant :
- Bon... certain de sa mort ? Vous avez vérifié le corps ?
- Son corps ? Il était éparpillé sur mon visage, mon lieutenant...

P.S. : au passage, je signale à tout hasard que l'excellent Capitaine Conan de Betrand Tavernier figure au nombre des chefs d'oeuvre du film de guerre de la collection créée par Guerres & Histoire. A voir absolument !

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mardi 12 juin 2012

Guerres & Histoire n°7 : couverture et sommaire




Il sort demain dans les kiosques. Bonne lecture !

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lundi 11 juin 2012

Le 13 juin, Café stratégique avec Stéphane Fort : L’industrie européenne de défense

Le 17e Café Stratégique de l'Alliance Géostratégique recevra Stéphane Fort, directeur de la communication chez Dassault Aviation, pour évoquer l'industrie de défense européenne, un sujet que j'aborde régulièrement sur mon propre blog.

Attention !

Ce Café stratégique aura exceptionnellement lieu le mercredi 13 juin au lieu du jeudi habituel.




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samedi 9 juin 2012

Chronique industrie – juin 2012 : impacts sur l’économie US des réductions du budget de défense


Chez nous, le débat sur la réduction du budget de défense en cette période de crise agite la scène politique (voir notamment l’interview de Michel Goya « Crise ou pas, réduire les dépenses en matière de dépense serait tragique » par Romain Mielcarek). Je souhaite revenir sur une étude publiée fin 2011, analysant les impacts des réductions de budget prévues pour 2013 aux Etats-Unis.
Cette étude, menée par Stephen S. Fuller de l’université George Mason, intitulée The US Economy impact of approved and projected DOD spending reductions on equipment in 2013, en arrive au fait implacable qu’un dollar d’économisé représente bien plus d’un dollar de richesse « perdue » dans l’économie américaine. Ainsi, les 45 G$ de coupe budgétaire pourraient amputer près de 25% la croissance du PIB. Et ceci pour plusieurs raisons.
En premier lieu parce que les fournisseurs du Pentagone sont eux-mêmes intégrés à un écosystème de sous-traitants très vaste, où les SMB se taillent la part du lion, et qui emploient des millions d’Américains, qu’il faut donc ajouter au million d’employés directs de l’industrie de défense. Au total, 164 G$ en moins seraient injectés dans l’économie, du fait principalement (à 71%) de l’impact sur la consommation des salariés licenciés ou subissant des baisses de revenus. Lesquelles s’élèveraient à un total de 60 G$ dont près de 50 G$ en dehors du secteur de la défense.
Par ailleurs, le chômage ferait un bon de 0,6 point, avec un million d’emplois détruits en tout : un peu plus de 100 000 chez les fournisseurs de rang 1 (les Boeing, Raytheon, Northrop Grumman…) mais plus de 650 000 en dehors du secteur de la défense (prime contractors et sous-traitants) : distribution, construction, santé, loisirs…
L’étude mentionne également les conséquences négatives sur l’investissement des entreprises, autre composante de la croissance économique, pour un montant 27 G$, touchant principalement, là encore, les secteurs autres que la défense.
Au total, le PIB des Etats-Unis serait amputé de 86 G$.
Certains Etats américains seraient particulièrement touchés, notamment la Californie, le Texas, la Virginie, ce qui ne manquerait pas, dans une période ou même les Etats-Unis connaissent un chômage élevé, de provoquer des remous locaux.
Bien évidemment, une telle étude, largement mise en avant par l’AIA (Aerospace Industries Association, lobby des entreprises aérospatiales), doit être prise avec des pincettes. Car en premier lieu il est évident que la période est à la rigueur budgétaire, et que quels que soient les arbitrages pris, ils auront des impacts sur la croissance. Cependant, elle a le mérite de rappeler que la BITD, et c’est le cas également en France, de par la variété de ses métiers, des technologies mises en œuvre, est un maillon très important de la chaîne de valeur globale de l’économie américaine. Que ce soit au travers du recours aux sous-traitants, de la consommation de ses employés (massivement localisés aux Etats-Unis) ou de l’investissement de ses entreprises.
Si Michel Goya dans l’article cité ci-dessus évoque surtout l’impact des réductions budgétaires sur les capacités de défense, il ne faut donc pas négliger non plus les effets sur l’économie ; qui, dans le monde actuel, est plus que jamais un facteur de puissance et une dimension non négligeable de la « grande stratégie » de nos Etats.

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