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Mon Blog Défense

mardi 27 septembre 2011

Célébration de l'amitié franco-anglaise : Inauguration du « French Air Forces Memorial »

A l'occasion du festival "French in York", le "French Air Forces Memorial" sera inauguré le 20 octobre 2011. Il s'agit du 1er monument des Forces Aériennes Françaises installé dans une cathédrale anglaise et dédié aux aviateurs français du Bomber Command de la Royal Air Force tombés pendant la seconde guerre mondiale.



Le lien ténu existant entre les Français et les Anglais remonte à Guillaume le Conquérant, en 1066. De la guerre de 100 ans (1337-1453) qui opposa les deux pays, à la signature de l’Entente Cordiale* en 1902, les relations franco-anglaises sont riches en rebondissements. L’union de ces forces contre la tyrannie durant la première et la deuxième guerre mondiale, scellera une amitié indéfectible entre les deux nations.

Pourtant beaucoup ignorent que plus de 2 000 jeunes militaires français étaient stationnés sur la base d’Elvington, entre juin 1944 et octobre 1945, pour libérer l’Europe.

« The French in York »

« Le Guyenne » 346 Squadron et « Le Tunisie » 347 Squadron furent les deux seuls groupes de Bombardement Lourd des Forces Aériennes Françaises rattachés à la Royal Air Force au sein des Forces Alliées pendant la seconde guerre mondiale. Ils furent intégrés au « Bomber Command » de la Royal Air Force et participèrent :

· à l’attaque des ennemis sur la côte normande la veille du Jour J

· au bombardement du site de Mont Candon le 27 juin 1944

· aux batailles de la Ruhr et de Berlin.

Ils perdirent 41 appareils et 216 hommes furent tués en 8 mois. Le Guyenne et le Tunisie rentrèrent en France libérée en octobre 1945.

A la mémoire de ces hommes tombés au combat, de nombreuses célébrations auront lieu du 17 au 23 octobre prochain à York. La semaine sera marquée par des cérémonies, défilés, expositions, conférences, projections de films, témoignages de la bravoure et du sacrifice de ces aviateurs français du Bomber Command.

20 octobre 2011 : Inauguration du « French Air Forces Memorial »

Cet évènement marquant aura lieu dans la Cathédrale de York, seconde cathédrale anglaise. Plus de 2 000 personnes sont attendues, dont des vétérans français et anglais, des représentants politiques de Grande-Bretagne, de France et des pays alliés. Une occasion de rendre honneur à notre Histoire…

Le communiqué de presse relatif au programme du festival "French in York".

*L’Entente Cordiale est la « compréhension diplomatique » par laquelle la France et le Royaume-Uni ont tenté de régler leurs antagonismes sous le règne du roi Louis-Philippe, puis sous la Troisième République.

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lundi 26 septembre 2011

Défense et des bulles - septembre 2011 : Empire USA 2

Je reproduis ci-dessous ma première chronique "Défense et des bulles" consacrée à la bande dessinée sur Alliance Géostratégique.

***

Grand amateur de bande-dessinée, j'inaugure avec ce billet un nouvelle chronique mensuelle dédiée au 9ème art sur Alliance Géostratégique avec Empire USA 2, deuxième saison de la série scénarisée par Stephen Desberg, qui pour les six tomes s'est associé avec six dessinateurs différents afin de maintenir un rythme de publication très cadencé.

On y suit les aventures de Jared Gail, ancien agent de la CIA (voir la saison 1, mais on peut lire celle-ci de façon indépendante), qui enquête sur l'assassinat d'un de ses amis dans le bureau d'un avocat londonien. Si cette BD a été retenue pour cette chronique, c'est parce que Stephen Desberg a injecté derrière cette intrigue un fond géopolitique, au travers d'une lutte de pouvoir entre milliardaires.

Si vous croyez que les ennemis des États-Unis sont le jihadisme international ou même la Chine, vous n'avez rien compris ! Et si vous pensez que cette dernière va voler à l'Oncle Sam sa place de première puissance mondiale dans les décennies qui arrivent, vous vous trompez également. Non, comme l'indique le quatrième de couverture :

Le XXIème siècle sera celui de l'hégémonie américaine. Poussé par sa puissance scientifique et militaire, l'empire USA ne permettra à aucun ennemi de contester sa supériorité.

Comme le dit l'un des personnages :

Non seulement mon pays n'est pas en décadence, mais il commence à peine son ascension. Nous entrons dans l'âge d'or des États-Unis d'Amérique !

On retrouve derrière cette mise en situation les idées de George Friedman :

In due course, the geopolitical order will shift again, and the American epoch will end. Perhaps even sooner, the power of the US will wane. But not yet, and not in this century.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard car le scénariste confirme avoir eu l'idée de départ après avoir lu The Next 100 Years de Friedman. Alors qu'Empire USA 2 débute sur les chapeaux de roues par l'assassinat à Istanbul du « dernier des chefs historiques » du terrorisme intégriste (un certain Ali, ça parle à quelqu'un ?), ce sont les Russes, encore eux, qui vont tenter de se frotter à la première puissance mondiale et de provoquer une nouvelle guerre froide. Mais ce sont les oligarques, bien au chaud dans leur quartier de Londongrad, qui prennent le relais des communistes, en appliquant des méthodes bien capitalistes.

Si la crédibilité de l'ensemble est hautement discutable (mais c'est une constante de nombreuses fictions d'espionnage, et il est vrai que la Russie de Poutine, futur président annoncé, court après sa puissance passée) et si les aspects proprement géopolitiques restent superficiels, ce sont plus des problèmes de forme qui me gênent. Accumulation de flashbacks, multiplication de scènes inutiles, dialogues parfois caricaturaux : si le rythme de publication – point noir de nombreuses séries – est là pour garder le lecteur en haleine, la narration manque à mon goût de punch, dilatée entre un trop grand nombre de personnages, et on est bien loin de l'ambiance « 24h » annoncée.

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dimanche 25 septembre 2011

Cahiers d'AGS n°2 : Stratégies dans le cyberespace - Résumé des articles

Notre ouvrage collectif « Stratégies dans le cyberespace », deuxième numéro de la collection « Cahiers d'Alliance Géostratégique », publié par L’Esprit du Livre Editions, arrive aujourd'hui dans toutes les bonnes librairies.

Voici en avant-première les résumés des différents articles, qui font suite à une préface du général d’armée Marc Watin-Augouard, inspecteur général des armées - Gendarmerie.


Le cyberespace : structure et espace d’opérations

Stéphane Dossé

Qu’est-ce que le cyberespace ? Il existe sûrement depuis le début de la création des êtres vivants. Ce continent caché est composé de couches successives qui s’agrègent au fur et à mesure. En adoptant une vision globale, il est possible d’y envisager des opérations cohérentes.


Des lieux de la cyberguerre

Olivier Kempf

La mondialisation va de pair avec le développement de l’informatique : l’opinion courante croit donc que la cyberdéfense sera forcément transfrontalière. Or, l’espace cyber a des frontières. Surtout, il est le lieu où les États retrouvent une marge de manœuvre pour leurs politiques de puissance, y compris de façon offensive. Cela ne signifie pas pour autant que la cyberguerre constitue à elle seule un milieu autonome de la guerre : elle participe à une guerre de plus en plus complexe, où l’essentiel consiste à acquérir la
maîtrise stratégique de l’information.


Géopolitique numérique : Omnibus viis Americam pervenitur

Stéphane Dossé

L’accès aux routes numériques et aux réseaux apparaît comme un enjeu mondial. Cela ne constitue pas une grande surprise. Les routes terrestres avaient contribué à assurer la suprématie de l’Empire romain. Les routes maritimes avaient constitué l’ossature de l’Empire britannique au XVIIIe et au XIXe siècles. Les routes et les réseaux numériques sont devenus un facteur de puissance pour les nations du XXIe siècle et les États-Unis sont la puissance dominante actuelle.


La diplomatie numérique de Washington

Charles Bwele

Main dans la main, la Silicon Valley et le département d’État forgent un smart power qui exploite la téléphonie mobile, l’Internet et les médias sociaux. Ainsi, les États-Unis se donnent les moyens de peser peu ou prou sur le cours des événements et causent d’énormes soucis à maintes tyrannies de par le monde.


La cyberguerre aura-t-elle lieu ?

Jean Pujol

Le terme de « cyberguerre » s’impose de plus en plus dans le débat stratégique, la littérature spécialisée et les médias. Face à l’accumulation d’exemples de cyberattaques et de messages alarmistes jouant sur la sémantique et sur la vulnérabilité de nos infrastructures, nos dirigeants politiques placent la cybersécurité en haut de la liste de leurs priorités. Alors qu’aucune occurrence de cyberguerre ne s’est apparemment produite, il est important de dépasser les amalgames afin de bâtir sereinement les fondations d’une cyberdéfense nationale.

Droit de la guerre et conflits informatiques : quelle alliance ?

Arnaud Garrigues

La 47e conférence de Sécurité de Munich s’est tenue début février 2011. Elle a vu se réunir de nombreux pays et dont les objectifs étaient constitués d’échanges sur les problématiques de sécurité internationale. Le rapport Working Towards Rules for Governing Cyber Conflict, co-rédigé par des chercheurs américains et russes, a retenu l’attention et provoqué des débats. Il appelle à la mise en cohérence des règles du droit des conflits armés (et notamment les conventions de Genève et de la Haye) avec les problématiques spécifiques de la lutte informatique sur Internet.


Les Sentinelles du cyberespace

Victor Fèvre

L’apparente liberté et impunité dans un cyberespace illimité fait peser sur les particuliers comme sur les États des menaces. Étant donné l’absence de dissuasion envers des malveillants, il est indispensable de se doter d’instruments techniques et humains pour être capable de lutte informatique défensive et offensive. Afin de renforcer notre puissance dans le cyberespace, il serait utile d’étudier la possibilité d’employer des réservistes comme « sentinelles », afin d’installer plus de contrôle dans le cyberespace.


Enigma ou la bataille du chiffre pendant la Seconde Guerre Mondiale

Stéphane Mantoux

Dans l’entre-deux-guerres, l’armée allemande adopte pour son chiffre une machine de codage mise au point pour le domaine civil, l’Enigma. Cette machine va voir son code progressivement cassé dès 1931 par les efforts du Deuxième Bureau français et des Polonais, puis par leurs héritiers cryptologues de Bletchley Park en Angleterre durant la Seconde Guerre mondiale. Le déchiffrage de l’Enigma permet aux Britanniques et aux Américains de remporter, non sans mal, la bataille de l’Atlantique.


La peur du cyber Pearl Harbor

Romain Mielcarek

La culture sécuritaire américaine est restée marquée à jamais par la bataille de Pearl Harbor. Ce jour devenu la preuve que des failles existent dans la défense américaine est encore aujourd’hui un cas d’école. À l’ère du numérique, les populations, souvent mal informées sur les réalités de ce type de menaces, craignent un « Pearl Harbor digital ». Et si un État, un groupe ou un individu parvenait à neutraliser l’ensemble des réseaux informatiques en une seule et unique attaque neutralisant toute capacité de riposte ? Pas si évident dans les faits.

Vers un 11 septembre cyberfinancier ?

Yannick Harrel

Les réseaux informatiques qui supportent les échanges financiers des individus, des entreprises et des États représentent un talon d’Achille du monde occidental. Malgré l’ensemble des mesures qui les protègent, une attaque contre les flux financiers reste envisageable.


La cyberguerre venue du froid

Charles Bwele

Profitant des savoir-faire du cybercrime organisé, bénéficiant d’un vivier de hackers patriotes et usant habilement des médias sociaux, la Russie a développé une forme de « cyberguerre open source » à laquelle professionnels, amateurs et néophytes peuvent participer.


Géorgie 2008 : le vrai visage de la cyberguerre ?

Arnaud Garrigues

Le conflit qui opposa, de manière très violente, la Russie et la Géorgie pendant l’été 2008 a mis en jeu un volet numérique dont l’analyse se révèle intéressante. L’auteur se propose d’établir une vision prospective à partir des éléments connus pour établir une vision probable et crédible d’une « guerre » intégrant globalement le cyberespace.


Les armes électromagnétiques, une menace persistante

Guillaume Grandvent et Stéphane Dossé

L’usage potentiel de l’impulsion électromagnétique dans les conflits nous renvoie à la Guerre froide. Pourtant, les armes électromagnétiques représentent plus des armes d’avenir que du passé. Plus ou moins en cours de développement, elles pourront jouer un rôle important dans les conflits réguliers mais également irréguliers des prochaines années. Nous avons finalement examiné en quoi elles seraient utiles pour dissuader dans le cyberspace.


Les principes stratégiques du milieu cyber

Olivier Kempf et Stéphane Dossé

Des principes stratégiques peuvent être définis dans le cyberespace : la sûreté, la résilience, la surprise, le contournement, la rupture, la coalescence, le chaos, la rhétorique, la déception, la fugacité de l’offensive et l’asymétrie.

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samedi 24 septembre 2011

Stratégies dans le cyberespace... bien entouré !

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mardi 20 septembre 2011

Les cahiers d'Alliance Géostratégique n°2 : Stratégies dans le cyberespace

Stuxnet, guerre de Géorgie, polémique entre Google et la Chine, Wikileaks, Anonymous, printemps arabe, publications « cyber stratégiques » du DoD américain ou de l’ANSSI française : autant d’exemples récents qui, à des degrés divers, nous rappellent que le cyberespace s’installe pour de bon dans le champ stratégique et dans l’agenda de nos dirigeants.

L’Alliance Géostratégique, qui se veut résolument au cœur du débat, a donc le plaisir de vous annoncer la parution imminente de son ouvrage collectif « Stratégies dans le cyberespace », publié par L’Esprit du Livre Editions.



Nos lecteurs attentifs se souviennent que notre précédent opus, Les guerres low-cost, inaugurait en janvier 2011 la collection « Cahiers d’Alliance Géostratégique ». Après un beau succès en librairie (y compris dans sa version électronique), ce premier numéro a donc logiquement donné suite à un petit frère.

Rédigées sous la direction de Stéphane Dossé et Olivier Kempf, ses 216 pages réunissent dix membres de l’Alliance Géostratégique ainsi que le général d’armée Marc Watin-Augouard, Inspecteur général des Armées - Gendarmerie, promoteur et organisateur du Forum International sur la Cybercriminalité de Lille, qui nous fait l’honneur de signer la préface.


Vous retrouverez dès le 22 septembre Stratégies dans le cyberespace dans toutes les bonnes librairies au prix de 15 €. Vous pouvez dès à présent l'acquérir sur le site de l'éditeur ou le réserver sur les sites de vente en ligne, comme Amazon ou la Fnac, ou même remplir un bon de commande.


En voici la présentation de l'éditeur :


À l’ère de l’infodominance, de brèves études pour ébaucher une réflexion stratégique sur la conflictualité dans le cyberespace.

Le milieu cyber, au fil du temps, devient un espace de coopérations extraordinaires pour le développement humain, mais aussi de confrontations dont les effets néfastes ne sont vraisemblablement qu’à leurs débuts.

Les progrès majeurs dans le stockage et la propagation de l’information renouvellent les savoirs scientifiques et culturels, les méthodes d’administration, d’organisation et de commandement, mais aussi les formes des conflits.

Notre parti-pris, qui constitue l’originalité de ce second cahier de la collection, est double : ne pas réaliser un livre de techniciens, et ne pas réduire l’approche stratégique à une simple approche de « sécurité du cyberespace » ou, pire, de «lutte contre la cybercriminalité ».

Il s’agit bien ici de proposer quelques approches stratégiques du cyberespace, où, pour paraphraser Ernest Renan, les informations mènent le monde, en véhiculant les idées et les comportements.

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samedi 17 septembre 2011

Les meilleurs ennemis (première partie 1783 / 1953) par Jean-Pierre Filiu et David B.

Les meilleurs ennemis, vise, comme l'indique son sous-titre à retracer l'histoire des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient (étendu au Maghreb) depuis la création de l'actuelle plus grande puissance mondiale, c'est-à-dire la fin du XVIIIe siècle.
Lien



Ce premier tome, plus roman graphique que bande dessinée, insiste sur trois temps forts :


  • la guerre contre le pacha de Tripoli au début du XIXème siècle, à une époque où l'armée américaine compte un millier d'hommes

  • l'accord entre le président Roosevelt et le roi d'Arabie Saoudite Ibn Saoud au début des années 1940 (première réelle incursion des USA en Arabie pour des raisons pétrolières)

  • la fameuse Opération Ajax ayant abouti en 1953 au départ du premier ministre iranien Mossadegh, coupable d'avoir voulu nationaliser l'AIOC


En parallèle de la montée en puissance américaine, on assiste en miroir à la perte irrémédiable d'influence des Français et des Britanniques dans la région. Sans céder à l'antiaméricanisme (à la différence d'Une histoire populaire de l'Empire américain), les auteurs égratignent les différents protagonistes (qu'ils soient européens, américains, arabes ou iraniens) en exposant, certes en simplifiant un peu, leurs motivations et travers. Où le fait que Khomeini, alors jeune mollah, fut l'allié objectif des Américains en dénonçant le gouvernement de Mossadegh, se rappelle à notre bon souvenir.

A noter cependant, dès la première page du livre, une incroyable erreur : Gilgamesh d'Uruk (utilisé ici comme une parabole), cela ne remonte pas à 2400 ans mais à 2700 avant JC.

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mercredi 14 septembre 2011

En avant-première, la couverture de Guerres & Histoire n°3



Disponible à la vente ce vendredi 16 septembre dans tous les bons kiosques !

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lundi 12 septembre 2011

La Chine monte en puissance dans le... vin rouge

Dans mon intervention lors du colloque Guerre et Economie du 1er juillet dernier, je citais la viticulture comme exemple de secteur dans lequel une position française forte n'est pas immuable.



Petit clin d'oeil, un vin chinois a remporté le prix Decanter dans la catégorie "Bordeaux rouges internationaux de plus de £10". Bien évidemment, le responsable du domaine a été formé en France.

Pas d'alerte à très court-terme, ceci dit voilà encore un signe qu'il ne faut pas se reposer sur ses lauriers (qui pour certains commencent à être bien poussiéreux), sous peine de réveil très brutal, ou de très lente glissade.

Toujours est-il que d'après mes propres observations, il y a encore un peu de marge pour que l'excellence atteigne les rayons des Jialefu. Mais attention aux volumes (et aux contrefaçons) !

N'oublions pas que les Chinois investissent également le marché du foie gras.

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samedi 10 septembre 2011

Chronique industrie – septembre 2011 : le serpent de mer de la consolidation du secteur défense français

Reprise d'un article publié sur le site de l'Alliance Géostratégique.

***

En marge de l’université d’été de la défense qui s’est tenue les 5 et 6 septembre à Rennes, l’actuel DGA, Laurent Collet-Billon, a accordé un entretien au Monde (accessible aux abonnés), dans lequel il appelle de nouveau à des regroupements dans l’industrie de défense française.


Il dresse un constat sans appel :

Dans les principaux pays européens, l'industrie de la défense s'est recomposée autour d'un leader, sauf en France. Thales, Safran ou Dassault n'ont pas la taille de l'italien Finmeccanica, encore moins de British Aerospace.

Quand les industriels se marchent sur les pieds

Malgré la présence de l’Etat au capital de nos fleurons (Thales : 27%, Safran : 30,2%, EADS : 15% au travers de la Sogeade, Nexter : 100%), il a bien du mal à imposer ses vues sur des rapprochements possibles.

Et le DGA, pas lassé de prêcher dans le désert, de citer deux exemples emblématiques, l’optronique (rencontre de l’optique et de l’électronique) et la navigation inertielle (à base de gyroscopes et d’accéléromètres) : l’Etat souhaite depuis de nombreuses années que l’ancien Thales devienne le champion de la première (avec une potentielle 2ème place mondiale derrière l’américain Raytheon) et que Safran soit le seul leader français de la seconde. Ce qui supposerait une cession mutuelle d’actifs entre les deux groupes aujourd’hui concurrents. Mais voilà, apparemment ça coince toujours, car ils n’arrivent à s’accorder sur la valorisation de ces actifs. Il s’agit là d’un dossier « en cours » (même s’il a connu des suspensions) depuis bien avant que Dassault ne devienne l’actionnaire industriel de référence de l’ancien Thomson-CSF. En attendant, l’Etat se retrouve contraint de « financer deux sources de technologies identiques ».

L’optronique et la navigation inertielle ne sont pas des cas isolés. L’armement terrestre offre une autre illustration du relatif éclatement de l’industrie de défense française. J’en parlais notamment à l’automne 2009, quand le ministère de la Défense mettait la pression sur Thales pour qu’il prenne le contrôle de Nexter, l’ancien GIAT (Manœuvres terrestres ou Consolidation du secteur terrestre en Europe – scénarios possibles, par Thibault Lamidel).

En cette période de forte tension budgétaire, qui risque de se prolonger, voire de s’accroître fortement après les prochaines élections présidentielles, inutile de préciser que chaque euro compte. D’autant plus que comme je l’évoquais dans ma précédente chronique, la LPM de 2009 a fixé un objectif d’un milliard d’euros de crédits de R&D : il est absolument nécessaire que les industriels contribuent à l’effort (en particulier sur les phases amont de Recherche et technologie), ce qui nécessite qu’ils disposent d’une plus grande assise financière. Pas facile quand l’effort de défense rapporté au PIB diminue, ou quand l’intensité en R&D de l’économie française stagne.

Gagner en compétitivité sur les marchés export

La compétitivité est également mise en avant par Laurent Collet-Billon, qui encourage notre industrie à se montrer « moins frileuse hors de nos frontières ». Comme me l’expliquait l’un de mes clients, cadre dirigeant d’un de nos champions, il y a quelque temps, « la DGA n’est plus une vache à lait ». Ce qui risque d’être accentué par les coupes budgétaires déjà évoquées ci-dessus. Il faut donc de plus en plus se tourner vers l’étranger, et notamment le grand export. Certes, la défense, de par son lien avec la souveraineté nationale partout dans le monde, ne peut pas être considérée comme un marché lambda. Ne serait-ce que parce que la mission défense de service public ne relève pas du secteur marchand : l’optimisation financière n’y est pas la première priorité, et les relations interétatiques y jouent à plein. Ceci dit, la logique d’arsenal est une vision largement dépassée :

  • l'aspect "coûts" devient de plus en plus important pour les états, qui se mettent, et leur armée avec, à la rigueur budgétaire. Ainsi la recherche du mieux disant commence à entre dans les mœurs
  • avec le décloisonnement progressif (mais encore inégal et limité) des marchés nationaux, l'adéquation aux besoins opérationnels et la qualité des produits/services deviennent également des arguments de plus en plus importants
  • la dualité des technologies dans de nombreux domaines favorise l'entrée (en tant que sous-traitant ou fournisseurs de premier rang) sur le marché de défense d'acteurs venant du civil, donc rodés à la "compétition commerciale"

Il est vrai que les industriels français, se retranchant derrière un marché relativement important et protégé, n’ont peut-être pas fait les efforts nécessaires pour faire face à la compétition internationale qui s’accroît, avec la montée en puissance des BITD chinoise ou brésilienne (à laquelle ne sont pas étrangers les transferts de technologies consentis pour remporter quelques marchés, quitte à s’en mordre les doigts à moyen terme ?) au côté des concurrents traditionnels, américains ou européens, voire russes (qui connaissent eux aussi une importante rationalisation au travers d’une renationalisation faite de holdings intégrées verticalement, placées sous le contrôle de l’Etat). Il est évident qu’une taille modeste ne facilite pas le développement à l’international, même si Thales se fait le chantre de la stratégie multidomestique, au même titre d’ailleurs que BAE Systems (voir Un petit article sur l’approche multidomestique de BAE Systems).

Et au niveau européen ?

Alors que le DGA dans l’entretien donné au Monde n’aborde que la question des alliances entre acteurs français, la question se pose en fait plus largement, en premier lieu avec nos voisins européens. La volonté d’étendre le « modèle » EADS à d’autres filières, et en particulier au naval (pour rappel, des rumeurs de rapprochement de DCNS avec l’allemand Thyssen Krupp Marine ont été démenties en juillet) existe, mais nous entrons là carrément dans un nid de serpents de mer.


Alors que l’Italie et l’Espagne se sont ralliées début septembre à la France, l’Allemagne et la Pologne sur la volonté de renforcer la politique de défense commune au sein de l’UE, facteur d’intégration européenne, des voix appellent depuis longtemps à de meilleures synergies entre acteurs européens, qui aujourd’hui se concurrencent à l’export (hors UE) sans pour autant être particulièrement protégés (en dehors, en général, de leur pays d’origine) face à la compétition extra européenne. C’est le cas du conseil économique de la défense qui dès 2007 parlait d’un « Schengen de la défense », de pôles de compétitivité transnationaux et d’une meilleure coordination d’ensemble à l’étranger. Pour Josselin de Rohan, président de la commission de défense du Sénat, cité par Challenges :

La concurrence intra-européenne dans les drones, les sous-marins, les satellites ou les blindés est totalement destructrice.

Nos champions ont de fait beaucoup de mal à sortir de leurs relations de « meilleurs ennemis ». Comme l’indique le PDG de DCNS, Patrick Boissier :

Mes équipes sont ravies quand l’agressivité de nos offres oblige nos concurrents européens à vendre avec des marges négatives

Bref, la route vers la consolidation est longue, surtout si l’on se compare aux Américains, qui possèdent 4 groupes présents dans l’ensemble des secteurs de la défense, bénéficiant d’un important marché intérieur et s’appuyant, même s’ils connaissent aussi des problèmes de budget, sur une stratégie d’investissement public massive.

Des Américains qui, après leurs restructurations et regroupements des années 1990, ont enclenché des mouvements de prises de participation en Europe, dans un effort d’encerclement de nos industriels notamment dans le secteur terrestre. Au-delà de l’aspect commercial et des économies d’échelle, des rapprochements entre acteurs européens permettraient aussi, par augmentation du capital et de la surface financière (avec un bémol si les Etats se désengagent massivement), de mieux résister aux tentatives de prises de contrôle externes. On se souvient à ce sujet de l’offensive américaine menée par le Carlyle Group il y a un peu plus de dix ans au sein de l’industrie européenne de défense (Qinetiq, Bofors et Fiat Avio notamment).

Même sans parler de concentration, il y a une grande marge de progression en termes de coopération. A ce sujet, le prochain sommet franco-britannique, faisant écho aux traités binationaux et donc non-européens de novembre 2010, a été repoussé d’octobre à décembre. Au milieu des initiatives sur le nucléaire, d’achats croisés, de MCO de l’A400M, le projet commun de drone MALE, réunissant Dassault et BAE Systems mais laissant EADS de côté, fait craindre à certains un nouveau Rafale-Eurofighter, pas forcément productif au niveau global pour l’industrie de défense européenne.

De toute façon, comme le précise Laurent Collet-Billon, il ne faut rien attendre de fracassant en termes de reconfiguration avant, a minima, les prochaines élections présidentielles françaises, au printemps 2012.

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mercredi 7 septembre 2011

De la clarté des communiqués de presse

Parfois je reste assez interdit face à certains communiqués de presse. Prenons celui annonçant une réorganisation de Cassidian (l'ancien EADS DS), reçu par email fin juillet :


29. juillet 2011 – Cassidian adapte son organisation afin de créer une structure mondiale rationnalisée plus proche de ses clients, s’appuyant sur une délégation accrue du pouvoir d’action. La nouvelle organisation repose sur deux piliers : la proximité client et l’exécution des programmes. La cybersécurité occupera en outre une position importante. « La nouvelle organisation vise avant tout à garantir une meilleure réactivité aux attentes de nos clients, aussi bien dans nos pays domestiques qu’à travers le monde, ainsi qu’à améliorer en permanence leur satisfaction, nos valeurs et nos services », a déclaré Stefan Zoller, CEO de Cassidian.

La nouvelle structure de Cassidian répond à un marché de plus en plus dynamique ainsi qu’à la contraction des budgets européens. Elle doit permettre en outre de saisir les opportunités commerciales offertes par les pays émergents et leurs besoins croissants de sécurité. Cassidian sera ainsi en mesure d’élargir sa présence à l’international, de conquérir de nouveaux segments de marché dynamiques, tels celui de la cybersécurité, et d’améliorer ses performances en termes d’efficacité et en gestion de programme, tout en gagnant en flexibilité.

Aucun établissement ni entité opérationnels ne seront délocalisés dans le cadre de la Transformation. Les activités de cybersécurité viendront en outre compléter le portefeuille de Cassidian, composé de produits, plates-formes, systèmes et services de défense et de sécurité, ainsi que ses domaines d’activités stratégiques.



On comprend qu'il y a du changement (une "Transformation", qui rappelle les plus grandes heures de la RMA et du NCW), que la cybersécurité prend du galon (quelle surprise : Les industriels de l'armement se tournent vers la cyberguerre), on est rassurés par l'absence de délocalisations. Mais sinon, elle consiste en quoi cette réorganisation ? Aucune idée, en lisant ce communiqué.


Quelques éléments de réponse sur le site de Cassidian : création de directions pays (c'est ça la proximité client, avec un focus sur les zones émergentes, relais de croissance oblige), d'une direction regroupant toutes les lignes produits et l'exécution des programmes, ainsi que d'une direction cybersécurité.

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mardi 6 septembre 2011

[Le blog de la semaine] : La voie de l'épée, le blog de Michel Goya


Un petit nouveau sur la blogosphère, mais pas un inconnu pour les familiers de la réflexion stratégique en France : La voie de l'épée, tenu par Michel Goya.








Le but annoncé du blog est de servir de "dépôt" aux réflexions du colonel, qui pour rappel est notamment l'auteur de Res Militaris : de l'emploi des forces armées au XXIe siècle, recueil de fiches d'analyse historique écrites pour le CEMA.


A rajouter dans sa blogroll !

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lundi 5 septembre 2011

"Les internautes ayant acheté Les guerres low-cost ont également acheté"

Certains sites de vente en ligne, notamment Amazon ou celui de la FNAC, possèdent une fonctionnalité intéressante, non seulement pour les lecteurs, mais également pour les auteurs (sans parler de son objectif premier, le cross-selling).




En effet, lorsque vous accédez à la page dédiée à un ouvrage, sont mentionnés les articles également achetés par les acheteurs dudit ouvrage. Où l'on découvre que Les guerres low-cost sont associées à :

Sur Amazon :

Sur le site de la FNAC :

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samedi 3 septembre 2011

Citation de la semaine : "King Fisher", sur les hackers

Quand on lit les dernières news concernant Lulzsec ou Anonymous (voir également A propos de Luzsec et d'Anonymous sur AGS), on ne peut s'empêcher de penser qu'ils font mentir "King Fisher", un supposé hacker cité dans Nomenklatura de No one is innocent, en 1997 :

Si vous pensez que les hackers ne sont qu'une bande d'anarchistes prêts à tout mettre à feu et à sang parce que ça les amuse, vous vous trompez du tout au tout. Nous sommes bien pires que que ça.

Et l'on ne voit pas très bien le lien entre le souhait d'une société plus ouverte et la divulgation, sans aucune discrimination, d'information piratées sur des serveurs appartenant à la police. On en vient à penser qu'il s'agit juste de se faire mousser pour le fun (ou le "lulz"). Ceci alors que Wikileaks n'en finit plus de "fuiter" des câbles diplomatiques, en mettant en danger certaines sources par manque de caviardage.

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