A la Une

Mon Blog Défense

mardi 2 novembre 2010

La Chine tisse la toile de son futur système de navigation par satellite

La Chine vient de lancer le sixième satellite de son futur système de navigation par satellite Beidou, concurrent du GPS américain, du Glonass russe et ... du Galileo européen.

Ce dernier devrait voir le lancement des quatre satellites destinés à l'In-Orbit Validation (IOV) débuter en avril 2011. Lui succèdera la mise en oeuvre des satellites Full Operational Capability (FOC). Il semblerait que des dérapages financiers successifs soient en train de repousser la mise en service à 2017 voire 2018, alors qu'elle est officiellement prévue à horizon 2013-2014.



Côté chinois, on espère que le réseau commencera à fournir des services sur la région Asie-Pacifique dès 2012, et tout autour du globe à partir de 2020, grâce à une constellation d'un peu plus de 30 satellites.

Si l'on ajoute la remontée en puissance du GLONASS, on ne peut que s'attendre à une liste d'opportunités perdues face aux concurrents non-européens, en plus d'une lourde facture pour le contribuable, prix de longs atermoiements autour de l'ambition et de la gouvernance de Galileo... des problèmes politiques que ne partagent certainement pas les USA, la Russie ni la Chine, qui n'a pas autant d'états d'âme vis-à-vis de l'utilisation militaire d'un tel système.

J'en parlais déjà il y a plus d'un an (Partie d'échecs chinois dans l'espace), mais la primauté n'est pas neutre. En effet comme l'indique le rapport du député Bernard Deflesselles, les Chinois ont publié une liste de fréquences se superposant à celles utilisées par Galileo, ce qui aurait pour effet de brouiller son signal sur le périmètre du Public Regulated Service, réservé aux organes étatiques requérant une haute qualité de service.

Rappelons que la Chine était initialement partie prenante de Galileo, ce qui lui a certainement permis de mettre un pied à l'étrier avant de lancer son propre programme de souveraineté, officiellement en raison de son insatisfaction sur son rôle dans la construction du système européen. Bref, l'UE joue encore un peu le dindon de la farce, en n'étant certes pas très aidée par ses divisions internes, avec notamment un Royaume-Uni qui ne souhaite pas que le système européen vienne concurrencer trop frontalement le GPS de leur allié d'outre-Atlantique. Ce qui vient nettement atténuer l'optimisme de ceux qui voient le couple France-RU relancer l'UE et l'Europe de la défense (Sécurité Européenne).

Partager cet article :

Facebook Twitter Technorati digg Delicious Yahoo Reddit Newsvine

Aucun commentaire: