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jeudi 4 novembre 2010

Arc de crise : menace ou victime ?

Dans les propos de Zbigniew Brzezinski ou de Nicolas Sarkozy relatifs à "l'arc de crise", quelle que soit son extension géographique, il est énormément question de menace contre nos intérêts occidentaux, qu'il s'agisse à la fin des années 1970 du danger communiste ou aujourd'hui du terrorisme islamiste (et ses différents avatars, d'AQ et ses franchisés à l'arc chiite mené par l'Iran).


Étant donné le nombre de pays que traverse cet arc, leur diversité économique, culturelle, de même que leur intégration dans le concert des nations, il est évident que les mettre dans un même sac procède d'une approche simplificatrice ; et que même si, dans une optique de "global war on terror" que tout le monde n'a pas abandonnée, c'est une notion qui s'avère bien pratique, elle peut être contre-productive dans la "conquête des coeurs et des esprits" chère aux tenants de la COIN.

Par contre, il ne faut pas oublier que comme le souligne Antonio Guterres, haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et ancien premier ministre portugais, cette zone est à l'origine des deux-tiers des réfugiés que compte notre planète :

There is an arc of crisis reaching from Pakistan and Afghanistan through the Middle East to Yemen, Somalia, Sudan and Chad that produces two-thirds of the world's refugees,
These problem areas were increasingly linked. They became "breeding grounds" for terrorism. And all such problems were exacerbated, in turn, by global megatrends – population growth, urbanisation, food and energy insecurity, water scarcity and, particularly, climate change
La situation des Somaliens est particulièrement peu enviable, avec une population d'à peu près 700 000 réfugiés fin 2009 :

I do not believe there is any group of refugees who are as systematically undesired, stigmatised and discriminated against as Somalis … It is difficult to conceive a situation more abject than that of the Somali refugee

Sans surprise, Guterres appelle à un "new deal" et à débat international permettant notamment une plus grande coopération (particulièrement dans l'accueil des déplacés) et un plus grand équilibrage du fardeau entre pays développés et pays ayant besoin d'aide. Il plaide également pour plus de "prévention", au coup à long-terme moins élevé. Cette prévention passe bien évidemment, entre autres, par une lutte (multidimensionnelle, dont la composante militaire ne doit pas être sur- ni sous-estimée) contre les facteurs favorisant le terrorisme international. Reste à savoir si les guerres d'Irak et d'Afghanistan, puisqu'il s'agit des points focaux les plus proéminents, ont bien joué ce rôle ou si au contraire elles ont pour le moment plutôt attisé les braises.

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