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vendredi 17 septembre 2010

Les industriels de l'armement se tournent vers la cyberguerre

Dans un contexte marqué par des tensions budgétaires, EADS et Boeing ont annoncé qu'ils cherchaient activement des acquisitions potentielles, particulièrement pour réequilibrer leur portefeuille et maintenir leur chiffre d'affaires. Leur attention se porte notamment sur la "cybersécurité" ou l'informatique (d'ailleurs, Boeing a déjà racheté Argon ST un peu plus tôt cette année) et tout ce qui touche au renseignement et à la surveillance, domaines en forte croissance.



Pendant ce temps, L-3 Communications fait aussi preuve d'un appétit d'ogre :

Defense contractor L-3 Communications Holdings is looking at intelligence, services and cybersecurity areas for potential deals and could spend much of its $1 billion cash on hand for acquisitions, its chief executive said on Thursday.

Bien évidemment, Northrop Grumman et Lockheed Martin, qui avec Boeing forment le podium des fournisseurs du pentagone, sont également de la partie.

Il faut dire que les propos de Barack Obama depuis 2009 indiquent clairement que la cybersécurité figure désormais bien au rang des priorités du plus gros budget mondial de défense, avec notamment la création de l'US Cyber Command. Et que, même si certains en doutent, le "cyberespace" deviendra peut-être un champ de bataille important dans un futur plus ou moins proche, à la fois pour les états et pour les entreprises.

Toujours est-il que la structure du marché est assez différente de celle que connaissent les principaux defense contractors : il s'agit d'un secteur très fragmenté, constitué de nombreuses niches avec des entreprises de tailles très variables, souvent très spécialisées et possédant des lignes de produits/services très réduites. D'où, s'il on ajoute la nécessité de mise à jour très fréquente des cyberdéfenses (les nouvelles menaces ayant un "time-to-market" très réduit), le risque réel de tomber sur un mauvais cheval, à bout de souffle peu de temps après son acquisition. Ce qui change radicalement des aéronefs, tanks et autres systèmes de communications militaires (dont la conception, la fabrication et la commercialisation comportent bien évidemment d'autres écueils très importants).

Alors que les analystes estiment à plus de 50 milliards de dollars les dépenses des Etats-Unis sur le sujet d'ici à 2015, nul doute que la lutte sera rude. D'autant que pour le général Keith Alexander, directeur de la NSA, le pays a le devoir de "sécuriser" Internet :

We made the Internet and it seems to me that we ought to be the first folks to get out there and protect it.
The challenge before us is large and daunting. But we have an obligation to meet it head-on

On ne sait pas précisément comment il compte s'y prendre, mais en tout cas la fin du monde semble nous pendre au nez :

The Internet is fragile. Our economic and national security, privacy and civil liberties are fully dependent on the Internet
It is critical we improve our security posture. The threats are real. Malicious actors a continent away can exploit our networks. They're becoming better organized and sophisticated at exploiting weaknesses in our technologies

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