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Mon Blog Défense

lundi 30 août 2010

Bisbilles administratives sino-indiennes

Les officiers militaires chinois ne sont plus les bienvenus sur le sol indien ! Cependant, ce sont les premiers qui auraient commencé (bouh les vilains !) en refusant un visa au général B.S. Jaswal, qui devait se rendre en Chine pour des discussions bilatérales.


Bien sûr des deux côtés on insiste sur le fait que cet incident n'est pas de nature à détériorer les liens qui existent entre les deux pays, notamment dans le domaine de la sécurité et de la défense.


Après tout, les deux pays les plus peuplés du monde, qui d'ici un demi-siècle devraient être (si les tendances actuelles se maintiennent), malgré les grandes différences de leurs modèles respectifs, les deux premières puissances économiques mondiales, ne sont-ils pas destinés à s'entendre au niveau stratégique ? Comme M. Singh l'a suggéré en 2005, "ensemble, l'Inde et la Chine pourraient redessiner l'ordre mondial".

Oui mais (car redessiner l'ordre mondial ensemble ne veut pas automatiquement dire redessiner un ordre mondial dans lequel on est ensemble du même côté)...
  • il est de notoriété publique que l'Inde se sent très concernée par la montée en puissance de l'armée et de la défense chinoises, que l'on sait avoir un sens très extensif au sein de l'Empire du Milieu (Chine : le retour de la guerre du peuple)
  • la Chine, en s'appuyant notamment sur le Pakistan (et auquel elle apporterait une aide certaine dans l'équipement et technologie militaire), joue quand même un peu la stratégie du containment (elle qui s'estime, plus ou moins à juste titre, victime du même mauvais coup de la part des USA) par le biais en particulier du collier de perles
  • les deux géants asiatiques et leurs frontières communes, c'est une longue histoire de non-amour, avec faut-il le rappeler un conflit ouvert (quoique bref) en 1962, et un conflit larvé qui dure encore aujourd'hui. L'épisode des visas en est un symptôme
  • les opinions publiques, notamment du côté chinois qui manie le nationalisme comme une arme sur la scène internationale, ont des idées assez tranchées (voir ici ou ) sur le camp d'en face
  • entre les deux économies énergivores, la compétition pour les ressources naturelles pourrait s'accentuer (sachant que d'autres grandes puissances sont également dans la danse)
Alors voilà, et ce n'est pas nouveau, l'Inde cherche à mieux protéger ses frontières, malgré les fréquentes discussions avec sa voisine :

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vendredi 27 août 2010

Quelques réflexions de Valérie Niquet sur la Chine

Extraits un peu en vrac de l'article "La Chine. Un ogre économique et un nain diplomatique" publié dans le N°695 de Marianne, par Valérie Niquet, sinologue de la Fondation pour la Recherche Stratégique, connue pour ses opinions tranchées sur Beijing.


Valérie Niquet
crédits : aujourd'hui la Chine


Diplomatie et relations internationales :

D'un point de vue économique, le développement de la Chine doit être relativisé en dépit de son taux de croissance. Mais, surtout, ses dernières interventions sur la scène mondiale montrent qu'elle demeure un nain diplomatique, si l'on met de côté une réelle capacité de nuisance.


On a surtout constaté que, dans toutes les instances auxquelles ils participent -G20, OMC ou ONU -, les Chinois mettaient en avant avec de plus en plus de force leurs seuls intérêts nationaux. Ce comportement très autocentré a déçu ceux qui croyaient vraiment en cette intégration de la puissance chinoise.


La diplomatie chinoise n'a pas fait preuve d'une grande habileté après la crise financière, alors que les attentes à l'égard de Pékin étaient très grandes... Au lieu d'utiliser l'image positive de la Chine, ses responsables ont voulu en profiter pour imposer la puissance du nouvel empire.


Du coup, le G8, sorte de club des démocraties développées en perte de vitesse, semble réactivé.


La Chine se contente de dénoncer notre impuissance et nos tâtonnements. C'est peut-être cette absence de flexibilité, d'imagination et d'esprit de doute qui fera le plus défaut au régime pour accompagner sur le long terme le retour apaisé de la puissance chinoise dans le concert des grandes nations.



Défense :
Les Chinois ont changé d'attitude : ils sont passés de l'extrême modestie à une attitude plus revendicative et légitiment aujourd'hui la croissance impressionnante de leur budget de défense : 15% en moyenne depuis 1990. Cette légitimation s'accompagne d'un nationalisme et d'une référence aux valeurs "martiales" très prégnantes dans la société.


En réalité, la Chine n'est pas en capacité d'envoyer des corps expéditionnaires dans des pays où elle dispose d'intérêts ; ses forces navales, en dépit de progrès, ne lui permettent pas non plus de protéger ses voies de communication maritimes. Dans le golfe d'Aden, la Chine a envoyé des bâtiments pour participer à la lutte contre la piraterie, sans y jouer un rôle de leader.


(Sur le renseignement) La Chine est un pays qui a un retard technologique considérable et qui cherche à le rattraper par une stratégie de "bond en avant" dans une vision très maoïste qui consiste à forcer le destin. L'attitude des Occidentaux lui facilite le travail. Chacun cherche à "engager" la Chine, à la comprendre, à multiplier les partenariats sans grand discernement, dans les entreprises ou la formation, ce qui facilite le recueil d'informations, alors que les responsables d'entreprises constatent que cette ouverture à la Chine demeure à sens unique.


Société :
Les autorités craignent l'apparition d'une classe moyenne nombreuse et suffisamment autonome et détachée des problèmes matériels pour peser sur les évolutions politiques du pays. Depuis la Chine impériale, le pays n'a jamais permis un développement favorisant l'émergence d'une classe bourgeoise ou moyenne. Ainsi en 2009, la part de la consommation des ménages est restée anormalement basse (35% du PIB) contre 50% en Inde par exemple.

La Chine est riche, elle possède 2000 milliards de réserves de change, mais au lieu de redistribuer cet argent dans la protection sociale, l'éducation, la santé, cet argent sert à maintenir un yuan bas en achetant des bons du Trésor en dollars.

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mercredi 25 août 2010

Où Mitterrand et Bush (père) discutent de la guerre du Golfe

La perception de la guerre par l'opinion au travers des médias est un sujet souvent abordé ici. De même que l'impact que tout ceci peut avoir sur la politique politicienne intérieure, ou la fameuse "résilience" de nos populations occidentales face à la situation de guerre. Le Nouvel Observateur de la semaine dernière (N°2380) livre quelques extraits de conversations privées entre François Mitterrand et George Bush, notamment autour de la première guerre du Golfe, dont quelques lignes concernent ces sujets.

François Mitterrand et George Bush en 1991
crédits : CG de la Martinique

Voici quelques échanges du 20 janvier 1991, alors que Tempête du Désert dure depuis 3 jours :
François Mitterrand - C'est bien la première fois qu'on est obligé de mener une guerre devant les médias, qui ont tendance à tout exagérer.
George Bush - Il y a eu même au début une euphorie.
F. M. - Cette euphorie est assez fâcheuse. Les médias entretiennent un débit incessant, jour et nuit.
G. B. - Je pense que CNN, en particulier, rend un fier service à Saddam Hussein. Où en est votre opinion publique ? Est-ce qu'elle tient le coup ?
F.M. - Elle résiste bien. J'ai sous les yeux un sondage d'aujourd'hui qui approuve mon action à 75%. Et la vôtre ?
G. B. - A 74%.
F.M. - Pardonnez-moi ce point d'écart !

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lundi 23 août 2010

La mort des empires : numéro spécial de l'Histoire

Je ne saurais que trop vous conseiller la lecture du n°48 des Collections du magazine l'Histoire, intitulé "Comment meurent les empires. D'Alexandre au Habsbourgs". Car comme l'indique l'avant-propos consultable en ligne, tout empire périra.



Le sommaire en est le suivant :
  • Les mots de la fin
  • L'empire ne meurt jamais - Henry Laurens
  • Rome n'est pas tombée en un jour... - Pierre Chuvin
  • Pourquoi la décadence nous fascine - Glen Bowersock
  • Byzance a la vie dure - Jean-Claude Cheynet et Béatrice Caseau
  • L'introuvable déclin américain - Justin Vaïsse
  • Alexandre et ses successeurs - Maurice Sartre
  • 843, le grand marchandage de Verdun - Laurent Theis
  • Le rêve brisé de Charles Quint - Joël Cornette
  • Les Aztèques et la Mort venue d'ailleurs - Christian Duverger
  • Le dimanche de Waterloo - Thierry Lentz
  • Turquie : cette folle idée d'entrer en guerre - Jean-Jacques Becker
  • L'empire est mort, vive la nation ! - Guy Hermet
J'aurais également souhaité lire des articles relatifs aux empires des steppes, à la Chine, à l'Iran... mais l'ensemble offre néanmoins un bon panorama de la thématique, parfois à l'encontre des idées communément répandues, comme pour ce qui concerne la chute de l'Empire Aztèque (l'article ne cite d'ailleurs même pas La conquête de l'Amérique de T. Todorov). Ah, et puis une erreur impardonnable pour un tel ouvrage (frise chronologique p.6) : "1521" et "Cortés", ça ne concerne évidemment pas les Incas...

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vendredi 20 août 2010

Wikileaks a l'intention de continuer à fuiter, avec l'aide du Pentagone

Alors que le Pentagone a demandé à Wikileaks de restituer les documents (Le Pentagone demande à Wikileaks de restituer les documents fuités) vraisemblablement communiqués par un jeune militaire américain, Julian Assange, fondateur du site, a affirmé qu'il avait bien l'intention de publier l'intégralité des informations en sa possession dans les prochaines semaines.


Bradley Manning, le GI de 22 ans suspecté d'être la Gorge Profonde de Wkileaks


Ceci dit, Daniel Schmitt, porte-parole allemand de Wikileaks, a annoncé qu'une demande d'assistance a été faite au DoD afin d'éditer les documents et rendre leur publication moins dommageable aux civils afghans et autres individus dont les noms y figurent :

Schmitt said the site wanted to open a line of communication with the Defense Department to review an additional 15,000 classified reports in an effort to “make redactions so they can be safely published.”

Le Pentagone ne semble cependant pas prêt à accepter une telle "coopération".

Julian Assange avait notamment, tout en justifiant les premières publications, exprimé des regrets quant aux conséquences néfastes sur la vie des Afghans nommés. Et pendant que le Pentagone étudie cette proposition, les Talibans épluchent les informations déjà publiées et commencent la chasse aux informateurs :

We knew about the spies and people who collaborate with U.S. forces. We will investigate through our own secret service whether the people mentioned are really spies working for the U.S. If they are U.S. spies, then we know how to punish them.

Wikileaks affirme qu'une telle demande de caviardage avait déjà été faite au début de l'été avant les premières révélations, ce que le Pentagone nie.

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mercredi 18 août 2010

[Le blog de la semaine] : Relations Internationales

Cette semaine je signale le blog Relations Internationales animé par Daniel Durand, chercheur et collaborateur de l'Institut de Documentation et de Recherche sur la Paix (IDRP), ancien secrétaire national du Mouvement de la Paix.



Le blog, lancé en mai dernier, traite avant tout des problématiques liées au désarmement (nucléaire, armes à sous-munitions) et à la promotion de la paix. De nombreux articles y sont consacrés au TNP. D'ailleurs, son titre devrait plutôt être "Culture de Paix" comme son URL l'indique.

Olivier Kempf en a déjà rendu compte ici. Je souhaite à ce titre faire une petite remarque sur le commentaire laissé par VonMeisten sur ce dernier, et notamment le "La guerre est un outil, une police d'assurance". Il me semble qu'aujourd'hui, à part chez quelques apprentis sorciers, la guerre ne peut être considérée comme un outil, ne serait-ce que par l'incertitude qui en découle. La guerre est une situation dans laquelle on est plongée, en l'ayant plus ou moins provoquée ou non, mais elle n'est l'assurance de rien. Au contraire, l'armée et la défense plus généralement sont elles des outils, qui doivent notamment permettre à la Nation et aux dirigeants politiques (avec d'autres outils) de faire face aux situations de guerre plus ou moins ouvertes, plus ou moins régulières et d'intensité variable. Qu'elles soient actuelles ou à venir, d'où l'importance de la réflexion stratégique et de l'anticipation, même quand on est un peu comme ces temps-ci en "attente stratégique". Et qu'étant donné la nature même de l'outil, l'inertie est très importante et les changements de cap pas évidents. La capacité à se défendre, à mener une guerre peuvent être considérés comme des outils, même si le "si vis pacem, para bellum" est par trop caricatural et doit nécessairement être nuancé d'un "si vis pacem, para pacem".

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lundi 16 août 2010

Une guerre au Proche-Orient en automne ?

RIA Novosti rapporte des propos assez tranchés, suite à une table ronde organisée par l'agence de presse russe début août. Une nouvelle guerre entre Israël et certains de ses voisins serait ainsi toute proche :

Une nouvelle guerre entre l'Iran et certains États arabes, d'une part, et Israël, de l'autre, est inévitable et pourrait éclater dès l'automne

On est curieux de savoir de quels "États arabes" il s'agit. Dans un attelage mené par l'Iran, on ne voit guerre que la Syrie, à laquelle il faut ajouter le Hamas et le Hezbollah, d'ailleurs cité par Evgueni Satanovski, directeur de l'Institut d'études d'Israël et du Proche-Orient :

Le Hezbollah est aujourd'hui la principale force militaire et l'essentielle force politique du Liban, ce qui rend la guerre inévitable

De là à considérer qu'au Liban, "l'Etat c'est le Hezbollah"...

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samedi 14 août 2010

Il y a guerre limitée et guerre limitée

J'ai récemment cité à deux reprises l'Histoire de la guerre du britannique John Keegan (Les six formes majeures de l'organisation militaire et Clausewitz, père de la Grande Guerre ?). Je ne saurais que trop vous conseiller la lecture de cet ouvrage, qui se lit assez facilement et qui dresse un panorama plutôt complet depuis la préhistoire jusqu'au milieu du XXème siècle, en passant par Sumer, l'Assyrie, les Égyptiens, les peuples de la steppe, les Grecs, les Romains, les Arabes ou les Polynésiens, même si je suis un peu réservé sur ses développements relatifs à Clausewitz.



En voici les dernières phrases, qui résonnent d'un écho particulier à la lumière du thème de février dernier de l'AGS, les "guerres low cost" :

Le monde, plus que jamais, a besoin de guerriers habiles et disciplinés, prêts à se mettre au servie de la communauté. De tels guerriers peuvent être considérés à juste titre comme les protecteurs de la civilisation et non comme ses ennemis. Mais leur manière de combattre - contre les racismes, les seigneurs de guerre locaux, les idéologies inflexibles, les pillards et le crime international organisé - ne peut s'inspirer exclusivement du modèle occidental.

Ceux qui sont destinés à l'avenir à construire la paix et à veiller sur elle ont beaucoup à apprendre d'autres cultures militaires, pas seulement issues de l'Orient mais aussi des peuples primitifs. Il y a de la sagesse dans les principes de restriction intellectuelle et même dans les rituels symboliques qui méritent d'être redécouverts. Il y a une sagesse encore plus grande à nier que la politique et la guerre appartiennent au même continuum. Si nous ne le faisons pas, notre avenir, comme celui des habitants de l'île de Pâques, pourrait ne plus appartenir qu'à des hommes aux mains tâchées de sang.


L'historien militaire appelle ainsi de ses vœux une philosophie de la guerre limitée, s'écartant de la montée aux extrêmes et de la guerre totale qu'ont connues les affrontements européens et mondiaux au cours du XXème siècle. Ces lignes ont été écrites au début des années 1990, à l'époque de la "fin de l'histoire", quand la configuration de la Guerre Froide étaient encore le paradigme du conflit majeur. Elles font bien entendu référence à l'approche occidentale de la guerre, fortement influencée par Clausewitz (au point que certains n'hésitent pas à lui mettre les deux guerres mondiales sur le dos) et faite d'engagement militaire et national total.

Depuis, on est bien entendu passé à la prédominance (si l'on reste dans les conflits ouverts) de la guerre contre le terrorisme et de la contre-insurrection, par essence "limitée", mais pas exactement dans le sens que Keegan développe. En effet, la "restriction intellectuelle" et les "rituels symboliques" supposent que l'ennemi accepte une règle du jeu commune, ce qui est notamment le cas dans les exemples des peuples "primitifs" (Yanomamö, Maring) ou des conflits internes aux peuples de la steppe (mais également, de façon assez surprenante, chez les Grecs adeptes du choc brutal) qu'il développe dans l'ouvrage cité ci-dessus. Mais dans le cas qui nous intéresse, il ne peut en être question, de par la radicalité de l'opposition même entre les parties prenantes et l'asymétrie totale qui est le fondement même du conflit. (Plus largement, on voit bien que le droit et la guerre - jus ad bellum ou jus in bello -, malgré les progrès relatifs de ces dernières décennies, ne font pas bon ménage, même entre "civilisés").

Par contre, il est évident que l'engagement militaire en lui-même se doit d'être "limité" du côté des forces conventionnelles et intégré à une approche plus large (la "comprehensive strategy" des Américains) mêlant diplomatie, développement économique et plus largement soft power. Car l'adversaire, dans ce cas, n'est pas puissant à proportion de son nombre de divisions. Et que par ailleurs, il ne saurait être question de considérer la population locale comme ennemie, mais au contraire comme un allié à protéger et à convaincre.

Même si, comme l'a démontré Gian Gentile (Les mythes de la contre-insurrection et leurs dangers : une vision critique de l'US Army), il ne faut pas surestimer dans les conflits asymétriques passés et présents les actions de "conquête des coeurs et des esprits".

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jeudi 12 août 2010

Age of Empires : souvenirs, souvenirs...

En lien avec le thème d'août d'AGS, voici pour les nostalgiques l'introduction du premier opus de la série Age of Empires. Tout cela ne nous rajeunit pas, puisque le jeu date de 1997 :



Bien sûr pour les puristes il ne s'agit pas forcément d'un jeu de stratégie. Cependant de par sa dépiction assez exhaustive, quoique simpliste et stéréotypée, des différents aspects des civilisations considérées (avec notamment leur arbre technlogique spécifique), il n'en demeure pas moins très intéressant. C'est notamment par son biais que j'ai découvert dans le temps les termes "trirème", "hoplite" ou "baliste".

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mardi 10 août 2010

Etats-Unis : bataille budgétaire autour des drones aériens entre le Pentagone et les députés

Le Pentagone a quelques soucis avec les coûts unitaires des drones Global Hawk de Northrop Grumman (35 millions de dollars, 123 si l'on inclut les coûts de développement) et Reaper de General Atomics Aeronautical Systems (10 millions de dollars), tous deux opérationnels depuis plusieurs années, et aimerait quelques coupes : 71 millions de dollars pour le premier et 68 millions pour le second.

Un drone de surveillance Global Hawk

Seulement voilà, les députés de l'US House Armed Services Committee ne l'entendent pas de cette oreille et ont refusé ces propositions, arguant, et on ne veut y voir aucune intervention du puissant lobby militaro-industriel, que le Global Hawk a été victime, depuis son origine, de sous-financement, en particulier pour tout ce qui touche à la maintenance et aux pièces de rechange. Et la manne menacée pour le Reaper devrait permettre de combler des lacunes dans le domaine de l'ISR.

Un drone de surveillance et de combat Reaper (ou Predator B)

L'USAF est renvoyée à ses propres insuffisances par Northrop : cahier des charges fluctuant, commandes en petites quantités... autant d'écueils qui ne facilitent pas la vie d'un contractor. Client dans le domaine de la défense, c'est un métier !

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lundi 9 août 2010

Croissances française et chinoise

Je reçois tous les matins un email de La Tribune contenant les actualités du jour.

Aujourd'hui, deux titres à mettre en parallèle :

Croissance prévue pour la France de 0,3% au troisième trimestre
et
La croissance chinoise pourrait dépasser 10% en 2010

Alors évidemment, la croissance est relative à la situation d'où l'on part, mais les chiffres sont tout de même éloquents...

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Alliance Géostratégique de nouveau opérationnelle

Tout est dans le titre.

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Indisponibilité du site de l'Alliance Géostratégique

Comme vous l'avez certainement remarqué, le site de l'Alliance Géostratégique n'est plus accessible depuis ce weekend. Il ne s'agit ni de vacances ni de fermeture, mais d'un petit souci technique qui je l'espère sera très vite résolu.

En attendant, vous pouvez réfléchir au sujet du mois d'août (Jeux Stratégiques) et fourbir vos contributions.

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dimanche 8 août 2010

Le Pentagone demande à Wikileaks de restituer les documents fuités

Alors que le "mal" est déjà fait, le gouvernement US demande à Wikileaks la restitution de l'ensemble des documents en possession du site de whistleblowing, ainsi que la suppression définitive de ces documents, qu'il s'agisse des versions en ligne ou stockées sur disque dur.

Julian Assange, fondateur de Wikileaks

Le Pentagone redoute la publication d'autres informations sensibles (même si dans l'ensemble il n'y a pas eu jusqu'ici de révélations fracassantes), dans la droite ligne des liens entre services secrets pakistanais et Talibans, des "bavures" étouffées ou des révélations de noms d'informateurs afghans.

Le débat sur l'intérêt de la guerre en Afghanistan et les progrès réalisés s'effectue bien évidemment au travers du prisme médiatique (nourrir le débat est d'ailleurs l'un des buts affichés "officiellement" par Julian Assange), champ de bataille qui connaît lui aussi une certaine asymétrie, entre acteurs étatiques qui cherchent, avec plus ou moins de bonne foi, à suivre une certaine règle du jeu, et acteurs plus indépendants qui aiment les coups d'éclats et sont moins dans le politiquement correct. On se rappelle du thème "les guerres low cost" du moins de février dernier sur l'Alliance Géostratégique : au-delà des technologies, du recours au privé ou même des doctrines d'emploi des forces, le coût de la guerre perçu par les populations dépend fortement de ce qui filtre de la sphère informationnelle.

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vendredi 6 août 2010

Des motivations qui poussent à Wikileak-er

Dans l' "affaire" Wikileaks, puisqu'il semble bien que les fuites soient l'oeuvre d'un insider ayant accès à l'information classifiée, on peut s'interroger sur les raisons qui ont poussé la personne en question, malgré la dissuasion que peuvent représenter les mesures de traçabilité et de non répudiation a posteriori :

1 - soit la personne ignore tout simplement l'existence de ces mesures. Peu probable...

2 - soit elle pense, à cause du volume de données échangées sur les réseaux de type SIPRNet (et on en revient au problème de la noyade informationnelle, à toute les étapes du cycle, qu'implique la philosophie NCW), de l'à-peu-prisme des logs (autant chercher une épingle dans une botte de foin), des ruptures de process de suivi (que devient un document imprimé ?) de l'usurpation/prêt d'ID (on se refile les identifiants et mots de passe entre collègues) ou autre, passer entre les gouttes. Possible... quoique quand on voit l'ampleur que prend l'affaire (indépendamment de son importance réelle), on peut tout de même penser que tous les moyens existants seront mis en oeuvre.

3 - soit elle assume l'acte quasi-politique que cela représente. Y compris dans le cas d'une fuite organisée par certains insiders haut placés (après tout c'est Wikileaks, pas Wikihacks).

4 - soit elle est inconsciente / veut faire l'intéressante en montrant qu'elle a accès à de la documentation classifiée. Facteur jamais à négliger, notamment pour ceux qui ont fait un peu d'intelligence économique.

Et bien sûr, tout ceci ne dit rien sur l'avancement des enquêtes internes en cours, ni de la divulgation éventuelle de leurs résultats au grand public.

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mercredi 4 août 2010

Thème d'août d'AGS : jeux stratégiques

Mois d'août oblige, le thème mensuel de l'Alliance Géostratégique se fait plus ludique...quoique.



Bien que je ne sois pas vraiment un hardcore gamer, je garde quelques bons souvenirs de Starcraft, Total Annihilation, Age of Empires, Sid Meier's Gettysburg, Pandemic 2 ou... Richesses du Monde.



Le jeu, qu'il soit vidéo ou non, du niveau le plus élémentaire (à la Street Fighter) au plus intergalactique, simule souvent un combat. Mais même si ce dernier en est ainsi rendu virtuel, ce n'est pas le cas du jeu lui-même, qui de tous temps, mais paradoxalement encore plus à notre époque, a revêtu des dimensions sociales, politiques, économiques... La Coupe du Monde de football de cette année a pu nous en apporter l'exemple éclatant.


Si l'on reste dans le jeu vidéo, l'exemple de Halting State, oeuvre de Science-Fiction "proche" qui tourne autour d'un clone de World of Warcraft, illustre ce que peut être une guerre née d'un jeu en ligne et tirant parti des ghostnets (La Chine au coeur d'une affaire de cyberespionnage de masse ?) et autres joyeusetés rendues possibles par l'Internet.

Et puis comment ne pas mentionner également les "jeux sérieux" (Serious games et autres mondes virtuels : quoi de neuf pour la défense ?), moitié buzzword marketing, moitié mini-révolution, qui sont en train de monter en puissance, qu'il s'agisse de la simulation de conduite d'engin ou de guerre mondiale (par ex. Quand les politiques jouent à la guerre ou Simulation de guerre économique au Pentagone : c'est la Chine qui gagne) ?

Bref, encore une fois un sujet très riche, mais on commence à être habitués !

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lundi 2 août 2010

Les six formes majeures de l'organisation militaire selon John Keegan

J'ai récemment réouvert l'Histoire de la Guerre de John Keegan (voir aussi Clausewitz, père de la Grande Guerre ?). L'historien britannique distingue six formes majeures de l'organisation militaire.


Le guerrier :
La catégorie du guerrier se définit par elle-même mais j'y inclurais également des groupes tels que celui des samouraïs ou des chevaliers de l'Occident dont le noyau s'apparente toujours à une tribu guerrière, étrangère ou indigène. On y retrouve également ceux qui animés par un cule guerrier, tels les premiers musulmans et les Sikhs, ou, encore, des régiments autonomes comme ceux des Zoulous ou des Ashantis.

Le mercenaire :
Les mercenaires sont ceux qui vendent leur participation militaire pour de l'argent, parfois aussi contre l'octroi de terres, du droit à la citoyenneté (offert, par exemple, par l'armée romaine et, en France, la Légion étrangère) ou bien en échange d'un traitement de faveur.

Le soldat de métier :
Les soldats de métier sont des mercenaires jouissant déjà de la citoyenneté ou de son équivalent, et qui choisissent de servir dans l'armée comme moyen de subsistance. Dans les Etats riches, appartenir à une telle armée peut prendre le caractère d'une profession.

L'esclave :
Vers le milieu du IXème siècle, l'islam institua une politique unique de recrutement militaire : l'achat comme esclaves de jeunes garçons non musulmans mais élevés dans la foi musulmane et entraînés pour devenir soldats.

Le milicien :
Le principe de la milice repose sur le devoir imposé à chaque citoyen valide de sexe masculin d'accomplir un service militaire sous peine, généralement, de perdre sa citoyenneté.
[...] Certaines cités anciennes [...] posèrent comme condition à l'acquisition de la citoyenneté que tous les hommes possédant une terre achètent des armes, s'entraînent au combat et assurent la défense en cas de danger.

Le conscrit
:
La conscription concerne les mêmes individus [que la milice] mais leur service est limité en temps et en âge. Il s'agissait au départ d'une taxe dont le paiement était assimilé à un devoir civique.
[...] La conscription, elle, ne connaît pas d'exclusive et concerne tous les individus valides, sans distinction de richesse ou de droits politiques.

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