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mercredi 28 octobre 2009

EADS et Thales en concurrence pour le rachat de Syracuse

EADS, via Astrium, et Thales, via Thales Alenia Space (possédée à 67%), se portent candidats au futur appel d'offres lancé par la DGA visant au rachat des deux satellites de communications militaires Syracuse.

Cette vente au secteur privé est inscrite dans le projet de loi de finance 2010 et pourrait rapporter à l'Etat autour de 400 M€. L'armée cèderait la propriété des satellites et louerait des capacités de communication en fonction de ses besoins.

Le programme Syracuse (SYstème de RAdioCommunication Utilisant un SatellitE), lancé en 1980, et opérationnel depuis 1984, en est actuellement à sa troisième version (Syracuse III). Cette dernière, contrairement aux précédentes cogérées par France Telecom, est entièrement aux mains de l'armée, ce qui en fait le premier système vraiment sécurisé (d'un point de vue confidentialité et disponibilité). Les satellites A et B (qui sont une des composantes du programme Syracuse, qui comprend aussi les infrastructures au sol) ont été lancés respectivement en 2005 et 2006, et ont été réalisés par Thales Alenia Space, l'un des deux concurrents à la reprise (la maîtrise d'oeuvre des segments terrestres ayant été réalisée par Thales Communications, de la Division Land&Joint Systems du systémier français).

Syracuse 3A en phase d'essai
crédits : 4aspace.online.fr

A noter qu'EADS fournit déjà des services similaires à l'armée britannique via les satellites Skynet et sa société Paradigm Secure Communications, alors que Thales fait de même pour les Italiens avec le système Sicral (indirectement via Telespazio, dont elle possède 33% , le reste appartenant à Finmeccanica, son partenaire au sein de Thales Alenia Space). Les trois systèmes Syracuse, Skynet et Sicral assurent à l'OTAN la retransmission des communications SHF et UHF.

Tout ceci s'inscrit dans la démarche globale d'externalisation de prestations de la part du Ministère de la Défense. L'objectif général affiché est une réduction des coûts et un resserrement sur les activités "coeur" de l'armée. Etrange cependant dans ce cas précis, alors que comme indiqué plus haut, la tendance du programme Syracuse était justement l'acquisition d'une autonomie totale (ou du moins relative) vis-à-vis du civil et du privé. Un état de fait qui ne pourra plus exister à l'avenir ?

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