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vendredi 20 mars 2009

Un petit article sur l'approche multidomestique de BAE Systems

Puisqu'il semble que le mot clé "multidomestique" soit apprécié des étudiants (merci les logs de mon blog), je voulais signaler un petit article paru il y a déjà un mois, sur le site d'e24, et qui revient sur les succès récents de BAE Systems, 4ème defense contractor mondial.

Ceux-ci apparaissent comme la résultante, entre autres, des efforts entrepris depuis cinq ans, d'abord défensifs face à General Dynamics, d'implantation sur le marché américain (le plus important et de loin) par croissance externe. De fait, BAE est vu outre-atlantique comme un fournisseur local...et semble beaucoup moins intéressé par un développement en Europe.

Ma petite analyse

Alors qu'avant le rachat d'United Defense Technologies (chars) en 2005 BAE était un simple sous-traitant des industriels américains sur le marché US, il est désormais aux portes du Top 5 des fournisseurs du Pentagone. Le DoD est d'ailleurs devenu son premier client devant le MoD (shocking pour le champion national britannique !).

Une approche multidomestique que Thales suit également depuis plusieurs années sous la houlette de Denis Ranque, dans un nombre de pays largement supérieur, mais fatalement sur des marchés bien plus petits en valeur. Et inutile de rappeler que la relation très spéciale USA-UK joue forcément un rôle dans l'aventure américaine de BAE. Le pluriel et donc le caractère multidomestique commence à deux, mais ce que fait BAE est quand même très spécifique, et a priori n'a pas vocation à s'étendre selon les mêmes modalités à d'autres zones géographiques.

Le Department of Defense a d'ailleurs d'autant moins de mal à reconnaître BAE comme un fournisseur local que sa structure capitalistique est à 100% flottante, comme celle des industriels américains (en arrondissant) et au contraire des Européens, qui comptent encore d'importantes participations publiques ou des actionnaires industriels de référence. Il semble même que la majorité de ses capitaux soient détenus par des investisseurs étatsuniens. Bref, de quoi donner de l'eau au moulin de ceux qui défendent la thèse d'un BAE cheval de Troie US dans l'industrie européenne de défense !

L'article souligne par contraste l'identité encore très européenne d'EADS, qui a du mal à s'imposer aux Etats-Unis (hors hélicoptères), même avec la fameuse affaire des avions ravitailleurs.

Puisqu'on parle d'EADS, sortons du sujet multidomestique pour celui de l'A400M. Selon une annonce de la DGA cette semaine, le programme aura au minimum 4 ans de retard, les prévisions n'étant pas encore totalement stabilisées. Pour pallier les manquements capacitaires de l'armée de l'air française (qui, de même que d'autres clients, veut réduire son volume de commande), des Transall allemands, Antonov russes et C-17 de l'OTAN sont évoqués, de même qu'une anticipation du programme MRTT (A330 multirôle). Affaire à suivre, je pense que nous ne sommes pas au bout de nos peines sur ce dossier qui concerne un segment stratégique pour l'autonomie technologique européenne.

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