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mardi 17 mars 2009

France et OTAN : ne pas oublier l'aspect industriel et technologique

A l'heure où j'écris ces lignes, le débat et le vote n'ont pas encore eu lieu à l'Assemblée Nationale, mais le retour de la France au sein du commandement intégré de l'OTAN ne fait plus vraiment l'ombre d'un doute, à moins d'un retournement spectaculaire et inattendu.

Ces dernières semaines, les médias (presse, TV, radio, Web) ont vu fleurir les principaux arguments pour et contre cette réintégration : alignement sur les États-Unis, indépendance militaire, construction de l'Europe de la Défense, influence au sein de l'Alliance, image dans le monde...autant de points sur lesquels on a vu hommes et femmes politiques, analystes, journalistes ou chercheurs ferrailler.

Cependant, la dimension industrielle (ainsi que, de façon connexe, technologique) a quant à elle été peu évoquée. Certes, par rapport aux aspects géopolitiques et géostratégiques, elle peut paraître secondaire, mais est-il possible d'envisager la construction d'une défense sans R&D ni industrie ?

Quelques questions que j'aurais aimé voir un peu plus débattues :

  • Quelles opportunités de nouveaux marchés cette réintégration présente-t-elle pour les industriels français (notamment auprès de ceux qui achètent quasiment exclusivement américain car ils sont membres actuels de l'OTAN ou souhaitant le devenir) ?
  • Y a-t-il un risque sur les marchés nationaux qui traditionnellement comptent sur un non alignement français sur les États-Unis ?
  • Sur le marché domestique français, cela augure-t-il de plus d'opportunités pour les industriels américains ?
  • En termes de gammes de produits et de technologies, quelle influence sur l'importance des standards OTAN VS les "standards" français ?
  • Concernant la RMA, le NCW et autres EBO, quels effets de part et d'autre de l'Atlantique, du fait des divergences existantes dans l'interprétation, l'importance accordée et la mise en oeuvre des concepts (effets potentiels à attendre naturellement plutôt de notre côté de l'Océan) ?
  • Quel impact sur les efforts de l'Agence Européenne de Défense (AED, élément de la PESC, pilier de l'UE) qui, au travers de sa mission de soutien au développement des capacités militaires de l'Union, vise à favoriser l'émergence d'une réelle coopération européenne ?
  • Quelles conséquences sur l'indépendance technologique (notamment au travers des grandes orientations R&D) de la défense française et européenne ?
Évidemment, cela intéresse peut-être moins le grand public qu'un débat sur l'interprétation de l'article 5 de la charte de l'OTAN, mais ça n'en reste pas moins crucial (ne serait-ce que pour en conclure que les impacts sont somme toute assez minimes).

EDIT : en ce mardi soir le Parlement a validé le retour de la France dans le Commandement Intégré de l'OTAN (quel fut l'effet du recours au 49-1 ?)

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