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mardi 17 février 2009

Qui veut un débat sur le retour de la France au sein de l’OTAN ?

Alors que des voix s’élèvent pour qu’un vrai débat parlementaire, voire un référendum, aient lieu sur le sujet, quels sont en bref les arguments mis en avant des deux côtés ?

Pour un retour au sein du commandement intégré :

  • L’alignement derrière les Etats-Unis, qui pour certains (même si peu l’avouent) est la meilleure chose à faire pour une puissance moyenne comme la France, qui aujourd’hui n’a plus la capacité ni la vocation à mener seule de grandes opérations extérieures, nécessitant d’importants moyens politiques et logistiques

  • Le fait que, parce que la plupart des partenaires européens de la France (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Pologne) en font partie, cette dernière se trouve, en étant à l’extérieur, marginalisée dans la plupart des prises de décisions militaires importantes (Kosovo, Afghanistan…). Et ceci malgré son 5ème rang en termes de contribution financière (plus de 100 M€ annuels)…

  • La négociation de contreparties auprès des Américains censées favoriser le développement d’une défense européenne, mais garantissant également un certain nombre de postes à la France. Selon le blog Secret Défense de Libération, il pourrait s’agir d’au moins deux commandements, mais de second ordre : celui de l’Allied Command Transformation (pilotage des transformations de l’Alliance en termes de doctrine, organisation…) et un commandement régional à Lisbonne
  • Le fait que ce que regarde l'opinion internationale (principalement hors OTAN), c'est plus la position par rapport aux États-Unis que les problématiques internes
  • Un rééquilibrage de l'OTAN en faveur de l'Union Européenne

Contre un retour au sein du commandement intégré :
  • La perte de souveraineté de la France, qui par son positionnement relativement « indépendant » peut faire entendre une voix différente de celle des Etats-Unis et de l’OTAN. L’OTAN étant de facto sous le leadership politique, militaire et technologique des Américains, y entrer implique un alignement quasi complet sur eux et une certaine vassalité contre-productive…avec pour corollaire de plus fortes contraintes d’engagement qu’aujourd’hui en cas d’opération militaire alliée, mais également une plus grande influence externe sur les orientations long terme

  • De sérieux bâtons, quoiqu’en dise Nicolas Sarkozy, dans les roues d’une Défense Européenne indépendante des Etats-Unis. Au vu des difficultés actuelles (principalement d’ordres politique et diplomatique, même si de gros efforts restent à faire sur le plan industriel) que rencontre cet aspect de la construction européenne, il est vrai qu’il est aujourd’hui utopique d’imaginer une Europe intervenant sur un grand conflit international de façon unie et sans blanc-seing (même implicite) de l’ami américain. Cependant la construire en passant par le giron US semble une solution de facilité. Cet argument n’est pas partagé par tous, notamment les souverainistes, pour qui une plus grande coopération avec les partenaires européens est cependant préférable à l’alignement transatlantique.

  • Plus prosaïquement, cela mobilise des militaires (notamment des hauts gradés) et occasionne des coûts potentiellement supérieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui

En l’absence de débat, il semble que l’annonce se fera début avril lors du prochain sommet de l’OTAN, marquant le 60ème anniversaire de l’Alliance…on dit que Nicolas Sarkozy serait déjà en train de négocier un siège tout près de celui du Secrétaire Général Jaap de Hoop Scheffer, pour la photo.

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