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samedi 13 décembre 2008

Traitement des prisonniers en Irak : l'administration Bush impliquée

Il ne s'agirait donc pas seulement de quelques "pommes pourries" dans l'armée américaine (dont la célèbre Lynndie England, condamnée à 3 ans de prison en 2005), comme Rumsfeld et d'autres le clament depuis que les images de torture de la prison d'Abu Ghraib on fait le tour du monde...

Un rapport du Sénat américain publié jeudi dernier conclut à des instructions explicites et directes venant de membres très hauts placés de l'administration, dont l'ancien Secrétaire d'État lui-même. Ces derniers auraient demandé l'application, en Irak et Afgnaistan, de techniques (stress, privation de sommeil, désorientation sensorielle, humiliation, ainsi que la fameuse simulation de noyade - le waterboarding) héritées de programmes militaires spéciaux, tout en redéfinissant les contours de la loi pour permettre leur usage.
Ainsi, cette nouvelle définition "quantitative" de la torture physique et mentale, contenue dans un mémo du Ministère de la Justice (l'ancien fief de John Ashcroft) :

Physical pain amounting to torture must be equivalent in intensity to the pain accompanying serious physical injury, such as organ failure, impairment of bodily function, or even death. For purely mental pain or suffering to amount to torture under [the federal torture statute], it must result in significant psychological harm of significant duration, e.g., lasting for months or even years.

On apprend que Condie Rice et John Tenet (ancien chef de la CIA) ont également été impliqués dans cette histoire...

Je ne m'étendrai pas sur le sujet, déjà abordé en partie dans cet article et celui-ci, traitant notamment de la dimension humaine, de l'importance des valeurs et de l'image dans les guerres asymétriques, du type de celles qui se jouent en Mésopotamie ou en Afghanistan...
Voici juste, reprise de l'executive summary du rapport, une citation du Général David Petraeus, ancien commandant en chef de la Coalition militaire en Irak, et qui illustre un point clé - où qui devrait l'être - de la guerre contre le terrorisme :
“What sets us apart from our enemies in this fight… is how we behave. In everything we do, we must observe the standards and values that dictate that we treat noncombatants and detainees with dignity and respect. While we are warriors, we are also all human beings”

Pendant ce temps, dans le cadre de sa tournée des popotes en prélude à son départ de la Maison Blanche, George Bush, en pleine opération "Bush Legacy Tour" (mot d'ordre : améliorer son image fortement ternie, un peu à la manière de Nixon dans les années 1970), admet enfin...avoir fait trop confiance aux rapports de la CIA sur les armes de destruction massive, ce qui a conduit à la guerre.
Tiens tiens, il me semble avoir déjà entendu que les conclusions de ces rapports auraient été dictées directement par la Maison Blanche...

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